Gel du financement des Oscars israéliens après le prix controversé du film «Hayam»

Conflit au Moyen-Orient

Une distinction cinématographique susceptible de provoquer des réactions politiques

Le film « Hayam » (en français, « La mer »), premier long métrage de fiction réalisé par Shaï Carmeli-Pollak, a été récompensé lors de la cérémonie des prix Ophir 2025, considérée comme l’équivalent israélien des Oscars. Ce film, qui raconte le voyage d’un jeune Palestinien de 12 ans résidant à Ramallah en Cisjordanie occupée et souhaitant voir la mer à Tel-Aviv, a suscité de vives réactions dans le paysage culturel et politique israélien.

Le gel du financement des prix Ophir et ses implications

Le ministre israélien de la Culture, Miki Zohar, a annoncé mercredi la suspension du financement public de la cérémonie des prix Ophir, suite à la distinction attribuée à « Hayam ». Il a qualifié ce film de « propalestinien » et a déclaré que sa victoire discréditait la contribution des soldats israéliens déployés pour assurer la sécurité nationale. Selon ses propos, à partir de l’année 2026, la cérémonie ne sera plus financée par l’argent des contribuables israéliens.

Réactions et contexte

Ce film a également remporté cinq prix lors de la cérémonie, dont celui du meilleur acteur pour Mohammad Ghazaoui, le jeune interprète principal. Lors de cet événement, plusieurs cinéastes sont également mobilisés, portant des vêtements noirs et appelant à la fin du conflit à Gaza. Miki Zohar, membre du Likoud, a insisté sur le fait que la présentation de soldats dans un rôle négatif par ce film témoigne de tensions persistantes au sein du paysage culturel israélien.

Réactions de l’Académie israélienne du cinéma

En réponse à ces déclarations, l’Académie israélienne du cinéma et de la télévision a affirmé son engagement envers la liberté artistique, l’excellence cinématographique et la liberté d’expression. Ces accusations de la part de Miki Zohar s’inscrivent dans un contexte de critiques concernant diverses mesures du gouvernement visant, selon certains professionnels, à restreindre la voix dissidente dans le secteur culturel israélien.

Un contexte polémique autour des représentations cinématographiques

Il est à noter que, en mars dernier, Miki Zohar avait qualifié la victoire d’un Oscar pour le documentaire « No other land », co-réalisé par un Palestinien et un Israélien, de « moment triste pour le cinéma ». Ce long-métrage aborde l’occupation israélienne en Cisjordanie par le prisme des habitants d’un village palestinien, renforçant ainsi la tension entre contexte politique et production artistique en Israël.