Procès Jubillar à Albi : ouverture du dossier Delphine et enjeux du procès

France

Ouverture du procès de Cédric Jubillar à Albi

Le procès de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de son épouse Delphine, s’est ouvert lundi matin à Albi. L’audience, programmée sur quatre semaines, vise à éclairer la disparition de l’infirmière en décembre 2020, dont le corps n’a jamais été retrouvé.

Le prévenu, âgé de 38 ans, est apparu dans un box vitré et a déclaré son identité en indiquant son nom, sa date de naissance et sa profession : Cédric Jubillar, né le 14 septembre 1987 à Béziers, peintre en bâtiment et plaquiste.

À l’appel des témoins, Jubillar, barbe et crâne rasés, a écouté et observé la salle, le visage parfois appuyé sur sa main gauche et portant une alliance. Il avait préalablement accepté d’être filmé et photographié.

En milieu d’après-midi, l’accusé a indiqué qu’il contestait les faits qui lui sont reprochés, selon les témoignages présents.

Plus tôt dans la journée, environ une centaine de personnes du public et des journalistes de 70 médias différents se pressaient devant le tribunal spécialement aménagé pour faire face à un fort engouement autour de l’affaire, avec près de 300 accréditations.

Un dossier d’envergure et une attention médiatique croissante

Le dossier Jubillar a rapidement pris une ampleur médiatique durable. Me Alexandre Martin, l’un des avocats de Cédric Jubillar, rappelle que ce meurtre présumé survient dans un contexte atypique — une disparition sans corps, et une absence de scène de crime.

Sur les prochaines journées du procès, environ 65 témoins et 11 experts sont attendus pour examiner un dossier composé de 27 tomes et plus de 15 000 pages de procédure, avec l’objectif de clarifier les circonstances de la nuit de décembre 2020.

Éléments du dossier et enseignements juridiques

Les magistrats d’instruction estiment qu’un différend a éclaté avant la disparition, et qu’il est possible que c’est au cours de ce conflit que Delphine Jubillar aurait trouvé la mort. Toutefois, les enquêteurs n’ont pas retrouvé d’éléments probants établissant le meurtre : pas de trace de sang, pas de scène de crime et pas de cadavre.

Le comportement de Cédric Jubillar a été pointé du doigt par les enquêteurs, notamment un faible engagement dans les recherches et des propos jugés menaçants envers son épouse avant sa disparition, selon des témoins.

Des codétenus et des proches ont évoqué des éléments laissant penser à des aveux ou à des informations sur l’emplacement du corps; l’intéressé les conteste ou les relativise lors des audiences, tandis que les fouilles menées jusqu’ici se sont révélées infructueuses.

Perspectives et verdict

Le verdict est attendu le vendredi 17 octobre, clôturant ce long processus judiciaire entamé il y a plus de quatre ans.

(les/yb)