L’Espagne durcit sa position face au conflit à Gaza avec de nouvelles mesures restrictives

Conflit au Moyen-Orient

Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a annoncé lundi une série de dispositions destinées à répondre à la situation à Gaza, qualifiée par Madrid de “génocide”. Parmi les mesures figurent un embargo sur les exportations d’armes vers Israël ainsi que l’interdiction pour les navires transportant des carburants destinés aux forces israéliennes d’accoster dans les ports espagnols.

Un geste fort de la part de Madrid face aux actions israéliennes

Le gouvernement espagnol, considéré comme l’un des plus critiques en Europe à l’égard de la politique israélienne à Gaza, a décidé d’adopter neuf nouvelles mesures immédiates. L’objectif affiché est de mettre fin aux violences, de poursuivre leurs auteurs présumés et de soutenir la population palestinienne, a expliqué Pedro Sánchez lors d’une allocution depuis le palais de la Moncloa à Madrid.

Contrôle des infrastructures portuaires et aéroportuaires

Parmi ces mesures, figure la promulgation d’une loi visant à renforcer juridiquement l’embargo sur les livraisons d’armes à Israël, appliqué de fait par l’Espagne depuis octobre 2023. En outre, les navires transportant des combustibles destinés aux forces armées israéliennes seront interdits d’escale dans les ports espagnols. De même, les avions transportant du matériel militaire à destination d’Israël seront refoulés de l’espace aérien espagnol.

Interdictions ciblées et soutien renouvelé aux Palestiniens

Le chef du gouvernement a également annoncé l’interdiction d’entrée sur le territoire espagnol des personnes impliquées directement dans ce qu’il a qualifié de “génocide”. Par ailleurs, l’importation de produits issus des colonies israéliennes illégales de Gaza et de Cisjordanie sera prohibée, et les services consulaires espagnols seront restreints aux résidents de ces mêmes territoires.

Enfin, Madrid prévoit d’accroître son aide humanitaire aux Palestiniens, notamment en renforçant son financement de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

Des déclarations marquant une position affirmée

Pedro Sánchez a qualifié les opérations israéliennes à Gaza d’actions visant non pas seulement à se défendre ou attaquer, mais à “exterminer un peuple sans défense”. Il a ajouté que cette situation constitue, selon lui, une violation des lois internationales relatives au droit humanitaire.

Cette prise de position intervient dans un contexte tendu entre l’Espagne et Israël, notamment après la reconnaissance par Madrid de l’État de Palestine en mai 2024. Depuis, la représentation diplomatique israélienne à Madrid reste suspendue. Le climat intérieur en Espagne est également marqué par des manifestations pro-palestiniennes récurrentes, qui ont récemment perturbé le Tour cycliste d’Espagne.

(les/yb)