Intoxications liées à des alcools frelatés au Brésil : une inquiétude grandissante à Sao Paulo et Rio
Une intoxication avérée au méthanol a entraîné la mort d’une personne et 11 autres décès suspects font l’objet d’analyses, selon un communiqué du ministère de la Santé publié vendredi. Au total, 11 intoxications confirmées et environ 100 cas suspects ont été recensés.
La majorité des cas est localisée dans l’État de Sao Paulo, mais des signalements proviennent aussi de quatre autres régions et de Brasilia.
Contexte et origine encore inconnue
Les enquêteurs cherchent à déterminer l’origine de l’alcool frelaté et la police examine une éventuelle implication du crime organisé. Les autorités ont mis en place une cellule de crise et s’efforcent d’obtenir des antidotes au méthanol, tant au niveau national qu’international.
Réactions et mesures
Le ministre de la Santé, Alexandre Padilha, a appelé les Brésiliens à se méfier des alcools distillés. Le méthanol est une substance chimique industrielle hautement toxique qui attaque le foie et le système nerveux; il se retrouve parfois dans des boissons contrefaites ou mal fabriquées.
Vila Mariana et le contexte local
Vendredi soir, dans le quartier Vila Mariana de Sao Paulo, l’avenue habituellement animée était presque vide, observe un vidéaste de l’AFP. Nikolaos Loukopoulos, 55 ans, propriétaire du restaurant grec Athenas dans un autre quartier, a décidé d’interrompre la vente d’alcools pendant au moins une semaine. « Jeudi soir, personne n’a acheté de boissons… même moi, je ne veux pas boire. Une bière par cette chaleur, ça peut être agréable, mais pourquoi prendre un risque ? »
Rio de Janeiro et réactions des consommateurs
Rio de Janeiro, première destination touristique du pays, n’a enregistré aucun cas à ce jour, mais plusieurs restaurants ont publié des messages sur Instagram pour rassurer leurs clients. Thais Flores, 28 ans, chirurgienne-dentiste originaire de Sao Paulo, a acheté une Corona sur l’un des kiosques servant des cocktails sur la célèbre plage d’Ipanema, même si elle n’apprécie pas particulièrement la bière. Sa présence reflète une prudence accrue. Son amie Raquel Marques, 29 ans, originaire de Rio, a quant à elle opté pour une caïpi-vodka. « J’ai peur », admet-elle, mais « le vendeur affirme l’avoir achetée au marché ».