Géorgie : des manifestants massifs à Tbilissi contre le pouvoir et le palais présidentiel lors des élections locales

Monde

Contexte et mobilisation en Géorgie

Des dizaines de milliers de manifestants ont descendu dans les rues samedi pour protester contre le pouvoir en Géorgie, à l’approche d’élections locales après près d’un an de crise politique entre le gouvernement et l’opposition proeuropéenne.

Parcours et actions des manifestants

La foule s’est réunie dans le centre de Tbilissi avant de marcher vers le palais présidentiel, où certains manifestants ont tenté d’y accéder. La police a utilisé du gaz lacrymogène pour les en empêcher, selon un journaliste de l’AFP.

Contexte électoral et enjeux

Le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, affronte ce week-end son premier test électoral local depuis les législatives d’octobre 2024, remportées par ce parti mais contestées par l’opposition. Dans ce contexte, les élections locales prennent une importance particulière.

Réactions des acteurs et avertissements

L’opposition appelle à protester contre ce qu’elle décrit comme une dérive autoritaire, tandis que le gouvernement avertit contre toute velléité de révolution. En soirée, les manifestants arboraient des drapeaux géorgiens et européens.

« Nous sommes ici pour protéger notre démocratie, que le Rêve géorgien est en train de détruire », a déclaré Natela Gvakharia, 77 ans, à l’AFP. Aleko Samniachvili, 20 ans, a évoqué l’importance d’un projet d’adhésion à l’UE et a affirmé : « C’est en le chassant que nous sauverons le pays ».

Répression et répercussions

Plus tard dans la soirée, le ministère de l’Intérieur a signalé que le rassemblement avait « dépassé les limites imposées par la loi », nourrissant des craintes quant à une réaction policière accrue. L’élection locale est boycottée par plusieurs partis d’opposition, dont le Mouvement national uni (MNU) de Mikheil Saakachvili, qui appelle ses partisans à manifester et décrit ce scrutin comme une « dernière chance » de sauver la démocratie géorgienne. Saakachvili, actuellement en détention, purge une peine de douze ans et demi de prison pour des accusations d’abus de pouvoir et d’autres chefs d’inculpation.

Le Premier ministre Irakli Kobakhidzé a promis une réponse policière stricte en cas de débordements et a déclaré que les objectifs de l’opposition ne seraient pas atteints. Il a averti que beaucoup plus de personnes pourraient être arrêtées si la situation dégénère et a mis en garde contre l’idée d’un long emprisonnement.

Contexte historique et droits humains

Ces manifestations s’inscrivent après des mois de contestations liées aux législatives de 2024 qui avaient plongé la Géorgie dans une crise politique. Des ONG de défense des droits humains estiment qu’une soixantaine de personnes ont été arrêtées en un an, parmi lesquelles dirigeants de l’opposition, journalistes et militants.

Amnesty International a indiqué dans un communiqué que les élections se tenaient « dans un contexte de graves représailles politiques contre les figures de l’opposition et la société civile ».