Condamnation de Jair Bolsonaro pour tentative de coup d’État au Brésil : enjeux et répercussions

Monde

Jair Bolsonaro face à une condamnation pour organisation criminelle et tentative de coup d’État

Le parallèle entre l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro et des accusations graves de tentative de coup d’État a marqué la scène politique nationale et internationale. Condamné jeudi par la Cour suprême, il pourrait encourir une peine pouvant excéder 40 ans de prison, suite à un procès qui l’a tenu pour responsable d’avoir œuvré à la constitution d’une « organisation criminelle armée » visant à entraver le retour au pouvoir du président actuel, Luiz Inacio Lula da Silva.

Procès et circonstances de la condamnation

Selon le juge Cristiano Zanin, Bolsonaro aurait participé à une organisation organisée pour maintenir un pouvoir autoritaire, malgré sa défaite électorale en 2022 face à Lula. Ce jugement a été rendu après un vote au sein de la Cour suprême, où quatre juges se sont prononcés en faveur de la condamnation, contre un seul qui s’y est opposé. La peine, qui reste à déterminer, pourrait dépasser les quatre décennies d’incarcération.

Réactions et contexte politique

Le fils aîné de Jair Bolsonaro, Flavio Bolsonaro, a dénoncé cette procédure, évoquant une « persécution », déclarant notamment sur le réseau social X que ce qui est présenté comme un procès aurait été décidé avant même son début. Inscrit dans une logique d’inéligibilité jusqu’en 2030 et tenu à résidence surveillée à Brasilia depuis début août pour des suspicions d’entraves à la justice, Bolsonaro a cependant été aperçu jeudi matin dans son jardin, vêtu d’un polo vert et d’un pantalon sombre, en compagnie d’un proche.

Impacts diplomatiques et tensions avec les États-Unis

Le dossier Bolsonaro a également fragilisé les relations diplomatiques entre le Brésil et ses partenaires étrangers, notamment les États-Unis. Le président américain Donald Trump a dénoncé ce qu’il qualifie de « chasse aux sorcières » contre Bolsonaro, imposant notamment une surtaxe de 50 % sur certaines exportations brésiliennes, et a pris des mesures contre des magistrats de la Cour suprême brésilienne, y compris le retrait de visas et des sanctions financières.

Enjeux judiciaires et enjeux politiques

Jair Bolsonaro, poursuivi avec plusieurs anciens collaborateurs, est la première figure de haut rang à devoir répondre de telles accusations dans un pays marqué par le souvenir de la dictature militaire (1964-1985). Lors du récent vote, le juge Flavio Dino, ancien ministre de la Justice, a souligné que ces infractions ne seraient pas susceptibles d’amnistie, soulignant la gravité des charges. La contestation judiciaire de la condamnation pourrait se poursuivre, tandis que les alliés de Bolsonaro soulignent un manque de preuves et dénoncent une manipulation politique.

La controverse s’intensifie, Lula affirmant que Bolsonaro a tenté un coup d’État et que « des dizaines, voire des centaines de preuves » appuient ces accusations. La situation reste donc tendue, avec un bilan judiciaire et politique encore en cours de développement.