Bolloré et l’audiovisuel public : France Télévisions et Radio France portent plainte contre CNews, Europe 1 et le JDD

Monde

Radio France et France Télévisions ont engagé des actions en justice contre certains médias affiliés au groupe Bolloré — CNews, Europe 1 et le Journal du Dimanche (JDD) — pour dénigrement, action portée devant le tribunal des affaires économiques. Selon des sources proches du dossier et une information relayée par Le Figaro, ces plaintes auraient été déposées la semaine dernière.

Les deux groupes publics déclarent agir séparément, tout en indiquant s’être concertés auparavant sur la stratégie judiciaire.

Le motif invoqué est le dénigrement, décrit comme constituant une forme de concurrence déloyale, selon les informations du quotidien économique.

Contactée, la direction d’Europe 1 a indiqué ne pas commenter ces informations.

Le conflit entre ces blocs médiatiques s’est intensifié à partir de septembre, après l’affaire Legrand-Cohen impliquant deux journalistes du service public accusés de connivence avec le PS. Cette controverse a été portée à la lumière par une vidéo publiée au début du mois par le média L’Incorrect, qui a alimenté une vive polémique politico-médiatique.

Plusieurs médias — CNews, Europe 1 et le Journal du Dimanche — ont largement relayé cette affaire, alimentant des accusations de partialité envers l’audiovisuel public.

En réponse, France Télévisions et Radio France ont saisi l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, dénonçant ce qu’ils présentent comme une campagne de dénigrement à l’encontre du service public.

Au sujet des tensions au sein du paysage médiatique, Delphine Ernotte Cunci, présidente de France Télévisions, avait été citée dans le cadre d’un entretien publié par Le Monde au milieu du mois de septembre, évoquant une hostilité envers l’audiovisuel public et la question de sa privatisation. Serge Nedjar, directeur de CNews, a réagi en dénonçant un manque de mesure et de responsabilité de la part des dirigeants du service public. Après l’audition des deux dirigeantes par l’Arcom dans le cadre de l’affaire Legrand-Cohen, l’organisme a indiqué vouloir approfondir ses travaux sur l’impartialité du service public.