Éléments clés du procès Jubillar sur le sens du véhicule de Delphine
Au dixième jour du procès, Cédric Jubillar a pour la première fois reconnu, sous la pression des procureurs et des parties civiles, plusieurs incohérences liées au sens du véhicule de Delphine la nuit de sa disparition. L’affaire porte sur une 207 bleu marine, garée dans la rue Yves-Montand entre le 15 et le 16 décembre 2020, en pente devant la maison des Jubillar. Cet élément est présenté comme l’un des indices graves et concordants qui ont conduit les juges d’instruction à renvoyer le peintre-plaquiste devant la Cour d’assises pour meurtre sur conjoint.
Contradictions sur le sens de stationnement
Plusieurs témoins indiquent que Delphine avait l’habitude de garer la voiture dans le sens de la montée le soir de sa disparition, alors qu’elle a été retrouvée le lendemain dans le sens de la descente, ce qui a été interprété comme une éventuelle utilisation nocturne du véhicule. Cédric Jubillar a d’abord évoqué une version différente lors de l’enquête, mais mardi il a déclaré à l’avocat général que le véhicule était garé dans le sens de la descente. L’avocat général a relevé une contradiction avec une déclaration antérieure où l’accusé affirmait ne pas savoir dans quel sens était garée la voiture. Jubillar a par la suite insisté: « Je m’en rappelle très bien maintenant, je peux vous assurer qu’il était garé dans le sens de la descente ».
Éléments complémentaires et objections des avocats
Un témoin assurait avoir positionné sa camionnette blanche en face de la 207, ce qui, selon lui, renforçait sa certitude à 100 %. Pour la défense, l’absence de mention de ce véhicule par les premiers gendarmes présents sur les lieux le matin de la disparition est présentée comme une faiblesse de ce témoignage. Lors d’une reconstitution, Jubillar aurait évoqué que les voisins disposaient de deux camions et que « celui de Mme T. était garé devant la voiture de Delphine ». Le ministère public a insisté: « C’est donc qu’il y avait un camion devant la voiture ? » et l’accusé a reconnu: « Tout à fait ».
Raisons du stationnement et emplacement
Les débats ont aussi porté sur la raison pour laquelle Delphine avait l’habitude de se garer dans le sens de la montée. Selon la meilleure amie de la disparue, ce choix visait à faciliter l’accès du siège auto de leur fille Elyah depuis la rue, plutôt que depuis le côté de la pente où se trouvaient des ronces. Mais la défense a remis en cause la localisation décrite par cette témoin, et l’avocat général est revenu sur ce point en montrant une photo projetée à l’audience: on y voit Delphine s’installer sur l’emplacement voisin, qui présente des ronces, ce qui concorde avec l’image prise le lendemain de la disparition. Confronté à ces éléments, l’accusé a lâché: « Alors, je me suis trompé, ça arrive ».
Ces échanges montrent la place accordée au moindre détail sur le stationnement et l’emplacement du véhicule dans l’enquête et le débat devant la Cour d’assises, et alimentent les discussions sur les circonstances entourant la disparition et l’éventuel proche du meurtre sur conjoint.