Divorce en Suisse: perte moyenne de revenu de 38% chez les femmes et pistes de solution

Suisse

Constat: un écart financier marqué après le divorce

En Suisse, les conséquences financières du divorce diffèrent selon le sexe. Une étude menée par la Haute école spécialisée de Berne indique que les mères voient leur revenu diminuer en moyenne de 38% dans les deux années suivant une séparation, tandis que les pères enregistrent une variation proche de 3%.

La même étude révèle que même les femmes sans enfants enregistrent une baisse de revenu de 28%, illustrant l’ampleur des effets du divorce sur l’ensemble des femmes.

Facteurs structurels à l’origine de l’écart

Selon les chercheurs, trois facteurs structurants expliquent ce déséquilibre: une répartition du travail encore largement traditionnelle, avec des pères travaillant à 90–100% et des mères souvent limitées à 50% maximum; la charge des enfants, majoritairement assumée par les femmes et qui accroît les coûts et réduit la disponibilité professionnelle; et une tendance des hommes à se relancer plus rapidement en couple, ce qui leur permet d’obtenir un deuxième revenu plus tôt.

Conséquences économiques concrètes

Les répercussions financières se traduisent notamment par un recours à l’aide sociale pour environ une mère sur dix après un divorce, alors que chez les pères, ce taux est d’environ une sur trente.

Voies possibles et perspectives

Pour Sabrina Burgat, avocate et professeure de droit de la famille à l’Université de Neuchâtel, ces chiffres ne constituent pas une fatalité et des solutions existent: un congé paternité équivalent à celui des mamans, des structures de garde plus accessibles et une autonomie économique réelle pour les deux conjoints.

Sans ces changements, avertit-elle lors d’un entretien avec RTS, les divorces continueront d’accentuer les écarts et d’appauvrir les femmes en Suisse.