Contexte et objectifs de l’initiative piétonne
Pour le député Cédric Jeanneret, le quai des Bergues est un exemple à suivre en matière de déplacement à pied.
Selon le député Vert, l’initiative portée par les Verts et soutenue par la gauche vise à sortir du bricolage et à créer un maillage d’aménagements piétons dans les quartiers et entre les communes, avec un accès universel garanti pour les personnes à mobilité réduite.
« Actuellement, quand on marche, on est rapidement bloqué par un feu rouge ou on cohabite avec d’autres usagers de la voirie, tels que vélos et trottinettes », explique l’élu. « Nous voulons donner une impulsion pour que cela change. »
Les partisans estiment que 39 % de la population genevoise se déplace à pied et réclament des itinéraires continus, sûrs et sécurisés sur l’ensemble du territoire. Ils évoquent notamment des tronçons où le trottoir s’arrête, par exemple entre Choulex et Vandœuvres, et mettent en avant des risques, y compris des accidents mortels près des écoles.
Constats et enjeux pour les piétons
Selon eux, un aménagement pédestre cohérent permettra de réduire ces difficultés et d’améliorer la sécurité des usagers, notamment les enfants se rendant à l’école.
Investissements et priorités pour les piétons
Les initiants réclament la mise en place d’axes forts et de zones réservées ou prioritaires pour les piétons. Le député Jeanneret cite des exemples comme la zone piétonne de Carouge ou le quai des Bergues, où les piétons peuvent faire du shopping et se promener en toute convivialité. Le coût estimé serait de 40 millions de francs par an.
« Cela peut paraître élevé, mais environ un demi-milliard de francs est investi chaque année dans la mobilité; nous proposons d’allouer 10 % de ce budget aux piétons », précise l’élu. « Cette part semble raisonnable compte tenu du nombre de marcheurs et du faible niveau d’aménagements actuels. »
La ventilation des fonds prévoit que la moitié soit utilisée pour déplacer des voitures en sous-sol et réattribuer l’espace occupé par les places de stationnement aux piétons.
Modèles cités et coût prévu
Les partisans citent notamment la zone piétonne de Carouge et le quai des Bergues comme sources d’inspiration pour des rues propices à la marche et au shopping.
Contre-projet et position du PLR
À l’origine du contre-projet soutenu par la majorité du Grand Conseil et du Conseil d’État, le Parti libéral-radical (PLR) juge le projet des Verts « nuisible », estimant qu’il priverait davantage le trafic motorisé. « Pour nous, l’initiative est excessive », affirme Céline Zuber-Roy, députée PLR. « Elle prévoit d’imposer des trottoirs partout dans le canton, même sur des routes de campagne où ce n’est pas nécessaire. Pour les réaliser, on devrait soit prendre de l’espace sur les zones agricoles, ce qui n’est pas légal, soit prélever sur les voies de circulation, ce que nous refusons. »
Arguments et contraintes
Les opposants soulignent que l’application de l’initiative dépendrait de contraintes juridiques et du maintien d’un équilibre avec le trafic motorisé existant.
Plan d’action cantonal et cadre financier
Le contre-projet propose de laisser au Conseil d’État la responsabilité d’élaborer un plan d’action garantissant des réseaux complets et sécurisés pour les piétons.
Selon les partisans du contre-projet, l’initiative a relevé les difficultés rencontrées par les personnes à mobilité réduite. Concernant les 40 millions annoncés, ils estiment que ce n’est pas utile chaque année et que le budget global, selon les années, peut varier. En revanche, ils s’opposent à une allocation fixe et jugent que les budgets existants doivent suffire.
Enfin, il est précisé que, en cas d’adoption de l’initiative et du contre-projet, une question subsidiaire serait prévue pour départager les deux textes.