Contexte politique et objectifs juridiques
Le gouvernement espagnol de gauche prévoit d’accélérer les démarches visant à obtenir la dissolution de la Fondation Francisco Franco par les autorités judiciaires, a annoncé vendredi le Premier ministre Pedro Sánchez, à trois semaines du cinquantième anniversaire du décès du dictateur.
Créée en 1976 pour honorer le général Franco, la Fondation a été associée au régime franquiste qui a pris le pouvoir après une guerre civile (1936–1939) et qui a dirigé l’Espagne jusqu’à sa mort le 20 novembre 1975.
Éléments de contexte sur la mémoire démocratique
Depuis son arrivée au pouvoir en 2018, le chef du gouvernement a œuvré à « réhabiliter » la mémoire des victimes de la Guerre civile et du franquisme. En 2022, il a fait adopter une loi dite de la mémoire démocratique, destinée à honorer les victimes et à encourager les autorités locales à faire disparaître les symboles du régime.
Démarches en cours et propos de M. Sánchez
Le gouvernement a commencé à rassembler des preuves concernant la Fondation en 2024 en vue d’une dissolution par les tribunaux. Lors d’une cérémonie dédiée à la « Journée du Souvenir et d’Hommage aux victimes », Sánchez a évoqué un « effort lent, mais constant » pour délégitimer la démocratie et a assuré que la procédure serait accélérée afin de demander légalement la dissolution de la Fondation Francisco Franco.
Par ailleurs, il a annoncé que, lors du prochain conseil des ministres, environ 170 descendants de membres des Brigades internationales se voient accorder la nationalité espagnole à leur demande, ce qui, selon lui, serait « un honneur de les appeler compatriotes » et s’inscrirait dans la défense de la démocratie face à des menaces globales.
Reconnaissance des injustices historiques liées à la colonisation
Parallèlement, le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a reconnu « la douleur et l’injustice » infligées aux peuples autochtones lors de la Conquête, à l’occasion d’une inauguration madrilène consacrée à l’exposition « La Moitié du monde. La femme dans le Mexique indigène », qui a été commentée par la présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, sur la nécessité d’excuses officielles de Madrid.
Le chef de la diplomatie espagnole a affirmé que la douleur perdure dans l’histoire partagée des deux pays et a déclaré qu’il était juste de la reconnaître et de le regretter, rappelant que cette réalité ne peut être ni niée ni oubliée.