Obésité infantile en Europe : l’OMS publie des chiffres inquiétants et appelle à des mesures de prévention

Suisse

Constats et cadre de l’étude OMS (2022-2024)

En Europe, un enfant sur quatre est en surpoids et environ un sur dix est obèse. Un rapport publié cette semaine par l’Organisation mondiale de la santé rappelle que l’excès de poids peut favoriser l’apparition de diabète, de cancers, de maladies cardiovasculaires et d’autres affections potentiellement mortelles.

L’enquête, réalisée entre 2022 et 2024 dans 37 pays, dont la Suisse, s’appuie sur des données concernant 470 000 enfants âgés de 7 à 9 ans. Elle indique que la prévalence de l’obésité est plus élevée dans le sud de l’Europe (près d’un enfant sur cinq) que dans le nord, et que les garçons présentent une probabilité plus élevée d’être obèses (13%) que les filles (9%).

Perception des parents et habitudes alimentaires

Selon l’OMS, près des deux tiers des enfants en surpoids — environ 66% — sont perçus par leurs parents comme étant en insuffisance pondérale ou de poids normal. Plus de la moitié des parents sous-estiment le poids réel de leur enfant.

Sur le plan nutritionnel, moins de 5% des enfants européens respectent la recommandation d’une consommation de cinq portions de fruits et légumes par jour. Plus précisément, 46% mangent des fruits frais chaque jour et 32% consomment des légumes au moins une fois par jour.

En revanche, 41% des enfants consomment des sucreries, 29% boivent des boissons gazeuses sucrées et 16% mangent des collations salées plus de trois fois par semaine.

Mode de vie et sédentarité

Pour se rendre à l’école, un peu plus d’un enfant sur deux privilégie un déplacement actif (marche, vélo ou patin). L’autre moitié utilise un transport motorisé, principalement dans les familles où le niveau d’instruction est élevé.

Globalement, la sédentarité demeure répandue dans de nombreux pays: bien que la plupart des parents affirment que leur enfant pratique au moins une heure d’activité physique par jour, 42% des enfants passent au moins deux heures par jour devant un écran et 78% passent le week-end devant des écrans.

Mesures et recommandations

Face à ces constats, l’OMS appelle à des politiques publiques spécifiques en Europe pour lutter contre l’obésité et le surpoids infantiles, même si les niveaux restent relativement stables. Parmi les options évoquées figurent la taxation des boissons et aliments riches en sucre, en sel et en graisses trans, ainsi que des restrictions ciblant le marketing des produits malsains destinés principalement aux jeunes.