Contexte et démantèlement du réseau
Plusieurs suspects se présentaient sur les réseaux sociaux comme des parrains de la pègre, affichant des photos dans les grandes villes européennes devant des voitures de luxe et, parfois, portant des tee-shirts à l’effigie de Pablo Escobar ou des armes en bandoulière. L’un d’eux aurait même nommé son chien « Toto Riina ».
Selon l’Aargauer Zeitung, l’organisation, basée à Granges (SO), a été démantelée grâce à une coopération entre plusieurs polices suisses et internationales. Des perquisitions ont permis de saisir environ 50’000 francs en liquide, des armes et près de 300 kilos de cocaïne.
La drogue était dissimulée dans un container arrivé au port de Hambourg, en Allemagne. Cette cargaison provenait d’Amérique du Sud et devait être distribuée dans plusieurs pays européens.
Mode opératoire et profil des personnes recrutées
Pour les livraisons, le réseau recrutait des Albanais âgés d’une vingtaine d’années, issus de milieux précaires et dépourvus de casier judiciaire. Transportés par bus en Suisse, ils étaient logés dans des appartements et recevaient des instructions par messagerie, travaillant ainsi pendant plusieurs mois avant de retourner dans leur pays. Au total, environ 60 mules ont été interpellées par les autorités suisses, sans que ces personnes n’apportent d’éléments lors des interrogatoires.
Évolution judiciaire et situation du chef
Une dizaine de cadres font l’objet de procédures, dont deux ont déjà été condamnés.
Le chef de la bande, un Albanais de 37 ans, a été interpellé à Tirana. Opérant à l’origine depuis Granges, il aurait fui en Albanie après les premiers coups de filet en 2021. Les autorités albanaises l’ont extradé vers la Suisse. Outre la gestion du trafic, il est soupçonné d’avoir falsifié des passeports pour ses mules et collaborateurs.