Mobilisation du personnel de la RTS autour de la redevance
Le personnel de la RTS a publié jeudi un manifeste et organisé une conférence de presse pour appeler à rejeter l’initiative portée par l’UDC, les Jeunes PLR et l’Usam, visant à ramener la redevance à 200 francs. Le vote national est prévu en mars 2026 sur cette question.
Contexte et cadre de la campagne
Le syndicat rappelle que le service public doit rester neutre pendant la période de votation et que l’employeur s’abstiendra de toute consigne de vote. Le personnel entend toutefois mener une campagne de fond en complément de l’action de l’employeur.
Climat interne et effets sur le travail
Des agents décrivent un climat délétère avec une angoisse permanente, une peur d’exprimer des critiques envers la direction et une charge de travail croissante, des postes non remplacés et une planification de licenciements éventuels. Selon une collaboratrice, ces conditions pourraient peser sur la qualité des contenus et la direction refuse de le reconnaître.
Une salariée rappelle que des licenciements collectifs seraient envisagés année après année jusqu’en 2029 et que, si l’initiative passe, la situation deviendrait difficile à gérer.
Réaction de la RTS et cadre de la campagne
La RTS affirme comprendre les inquiétudes du personnel et précise qu’elle ne donnera pas de consignes de vote, estimant ne pas intervenir dans le processus démocratique comme pour toute votation.
Questions idéologiques et service public
Les salariés dénoncent des attaques idéologiques contre le service public, observant que les critiques proviennent surtout de partis de droite ou d’extrême droite. Ils insistent sur le fait qu’ils ne veulent pas une RTS de gauche, mais souhaitent exercer leur métier sans autocensure et défendre le service public.
Conséquences potentielles et scénarios
Selon les agents, une redevance de 200 francs pourrait réduire fortement les programmes, avec des émissions phares comme Temps Présent ou Passe-moi les jumelles qui pourraient ne plus être produites faute de moyens. La diffusion pourrait alors se limiter à des contenus sous-titrés en allemand ou à l’actualité, et une centralisation à Zurich a été évoquée. Des démarches similaires ont aussi été engagées au Tessin pour la RSI.
Points et perspectives
Alexandre Madrigali rappelle que près de 3000 postes pourraient être menacés en Suisse si l’initiative l’emporte. Par ailleurs, les premières tendances d’un sondage mené par 20 minutes et Tamedia suggèrent une ouverture du public envers le projet.
Lors de la votation précédente sur la redevance en 2018, environ 71 % des électeurs avaient exprimé leur soutien au service public, selon le texte.