Suisse: les médecins débordés par la demande de certificats médicaux dès le premier jour d’absence

Suisse

Contexte et enjeux des certificats médicaux dès le premier jour

Selon le Tages-Anzeiger, les médecins consacrent désormais une part croissante de leur temps à la rédaction de certificats d’incapacité de travail, même lorsque l’avis médical n’est pas indispensable, note le journal ce samedi.

Les témoignages recueillis laissent entendre que les employeurs affichent une confiance moindre envers leurs salariés et exigent plus fréquemment un certificat dès le premier jour d’absence, une pratique décrite comme légale en Suisse.

Cette situation conduit à une surcharge pour les médecins, qui estiment que leur intervention n’est pas toujours nécessaire. Ils se voient parfois contraints de signer des documents rétroactivement lorsque les symptômes ont disparu, pratique qui peut être contestée sur le plan médical.

Voix des praticiens et de leurs associations

Irene Glauser, présidente des médecins généralistes et pédiatres de Zurich, souligne une hausse du travail lié à ce phénomène. Dans son cabinet, la demande de certificats augmente principalement sous l’influence de la pression des employeurs.

Elle déplore aussi que la confiance entre employeurs et employés se détériore, ce qui se traduit par une charge de travail accrue pour les médecins.

Monika Reber, coprésidente de l’association des Médecins de famille et de l’enfance Suisse, confirme cette évolution et précise que des certificats sont demandés dans des situations où une consultation médicale ne serait pas nécessaire, notamment par des employeurs, écoles, clubs sportifs ou voyagistes.

Position des organisations professionnelles

L’association professionnelle des médecins en Suisse FMH critique cette tendance. Sa présidente, Yvonne Gilli, remet en question l’idée d’exiger un certificat après trois jours d’absence, norme en vigueur en Suisse.

Elle évoque aussi les débats en Allemagne sur un assouplissement des exigences afin d’alléger les cabinets et de réaliser des économies.

Cadre légal et prise de position officielle

Cette semaine, le Conseil fédéral a publié un rapport sur les certificats médicaux dits de complaisance et a estimé qu’une action n’était pas nécessaire, jugeant que la loi actuelle était suffisante.